Pourquoi l’homme a plus de mal à parler de la manipulation.

CABINET DE PSYCHOTHERAPIE & SOPHROLOGIE A PARIS 20

 

Certifié SFS, Thierry Mignon accompagne les enfants, adolescents & adultes dans leur épanouissement et développement personnel

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Pourquoi l’homme a plus de mal à parler de la manipulation.

12 nov. 2019

Pourquoi l’homme a plus de mal à parler de la manipulation.

Parce qu’il a un rôle à tenir. Celui d’être responsable, courageux, maître de la situation, sous peine d’être puni et sanctionné comme l’illustre un récit du Moyen Age qui dit :

« Un homme qui avait été abusé physiquement par sa femme était sanctionné pour sa faiblesse. Il devait se promener dans les rues de la ville habillé en femme et monter sur un âne afin que tout le monde se moque de lui ».

            L’organisation de notre société est basée sur un rapport social des sexes où l’homme est perçu comme dominateur et non comme victime. Notre société s’est construite sur le stéréotype de la femme faible sans défense et de l’homme fort qui se doit de la protéger. Il a été véhiculé par les contes de fées, notre éducation, mais également par le système patriarcal. L'homme pense que le fait d’apporter la semence lui donne un pouvoir de supériorité et de ce fait, la femme apparaît comme un être inférieur, puisqu’elle ne ferait que recevoir cette semence. Cette vision aura des conséquences sur différents aspects de la société comme l’emploi, le travail domestique, la culture, la sexualité, la violence et l’Etat.

            Par ailleurs, notre esprit fonctionne de façon bipolaire, conditionné par la notion de bien et de mal (héritage des contes de fées). Il paraît tout à fait normal d’avoir une victime, la femme et un coupable, l’homme. Cette façon de penser ne peut qu’entretenir le cycle de la violence. Le débat n’est pas de savoir qui, de l’homme ou de la femme est le plus violent mais de prendre conscience de cette réalité de violence conjugale partagée. « Il nous faut, si nous voulons la contrôler, cesser de la voir en termes de femmes battues et la considérer comme un acte commis par une personne contre une autre personne. C’est un problème humain et non un problème sexué.

            Ces différents types de violence conjugale envers les hommes semblent se focaliser sur les lieux de réalisation masculine dans le domaine public et privé. Contrairement à celles des femmes qui se déroulent surtout au sein de la famille où ces dernières tiennent un rôle de mère au foyer, la violence envers les hommes peut se déplacer hors du foyer, dans la vie publique, environnement de leur rôle social. Cette atteinte a bien évidemment des répercussions au sein de la vie privée.

            Dans la sphère publique, la femme cherche à réduire au maximum les liens sociaux de son conjoint afin de l’isoler complètement, ce qui alimente sa souffrance puisque « l’homme est social ou pas ». Cet isolement social maintient la relation de violence dans le couple : je cite : « elle m’interdit parfois de sortir en me menaçant ainsi « si tu veux partir, tu devras me passer sur le corps ».

Par ailleurs, le travail de l’homme occupe une place très importante dans son épanouissement. Cela lui donne la possibilité de se réaliser dans une autre sphère que celle du couple. La femme en est consciente et va infiltrer ce milieu en risquant de mettre en danger l’identité de l’homme et sa situation professionnelle. Cette violence peut être indirecte, en dénigrant ses compétences : « de toute façon ton travail de merde… »

Elle va envahir son environnement : « elle téléphone vingt fois par jour à son travail pour contrôler s’il est là ». Face à cette situation, l’homme est souvent obligé de dévoiler sa vie de couple pour ne pas perdre sa crédibilité professionnelle. Il se retrouve à gérer son rôle conjugal et professionnel en même temps, ce qui est conflictuel.

En cherchant à affaiblir l’homme dans son rôle professionnel, la femme met en danger la position de chef de famille et l’autorité de son conjoint : « le travail est le support des rôles d’époux et de père ». La sphère privée est par répercussion également touchée : « j’étais à bout car je sentais que j’allais perdre mon travail et aussi ma femme si je n’avais plus d’argent »

Les atteintes dans la sphère familiale sont dirigées sur les différents rôles que l’homme occupe au sein de la famille. Celui d’amant, par exemple, où la femme peut refuser tout rapport sexuel, ce qui pour certains hommes est le plus grand déshonneur et la plus grande frustration possible. Ces relations sexuelles peu épanouissantes contribuent à diminuer l’estime de l’homme puisque la femme remet en question son pouvoir de séduction et sa virilité. Le rôle de partenaire est également affecté. La femme n’a plus de reconnaissance envers son conjoint et ne le respecte plus, au point de l’utiliser comme « son homme à tout faire ».

Par exemple, elle lui confie les tâches ménagères en soulignant son incompétence à l’aide de critiques et de reproches : « j’ai parfois nettoyé et elle recommence derrière moi, juste pour m’écraser ».

Dans notre société, le travail autorise l’homme à souffler et décompresser quand il rentre à la maison. La femme assure généralement une grande partie de tâches ménagères. Le fait d’inverser ces rôles diminue la valeur du travail de l’homme, son intérêt et sa considération. L’homme se sent donc humilié et non estimé à sa juste valeur.

 Certaines femmes vont même jusqu’à pousser leur conjoint à les frapper afin qu’elles puissent se positionner en tant que victime au regard de la société. De ce fait, l’homme devient son propre danger et craint ses comportements. « Tout ce qu’elle fait ou qu’elle a fait contre moi, elle m’accuse de l’avoir fait à elle. (…) C’est incroyable parce que dans plusieurs services sociaux, on croit ma femme ».

 

Témoignage recueilli par Thierry MIGNON

« Sophrologue, psychothérapeute »